Courchevel, la goutte d’eau de trop ?

Communiqué de presse

Mercredi 24 Octobre 2024

Courchevel, la goutte d’eau de trop ?

La capitale mondiale du ski” manquerait de neige et pomperait illégalement trop d’eau dans nos torrents : au total, une bagatelle de presque 13 piscines olympiques. En tout cas, c'est ce que semble révéler le dernier article de Blast, ce 23 octobre, dans lequel le journal décrit comment Courchevelassèche nos cours d’eau pour garantir son enneigement lors des grandes compétitions.

Nous, Écologistes de Savoie, sommes constants sur la vision que nous proposons pour nos stations de ski : des villages vivants à l’année, où l’eau est partagée comme un bien commun et où nos commerçants participent à l’entretien de nos patrimoines et des services à la population. Nous le voyons pourtant, chaque jour toujours plus, le modèle du “tout-ski”, qui a permis à nos montagnes de sortir de la pauvreté, est désormais à bout de souffle. Et c’est bien la Cour des Comptes qui nous le rappelait le 06 février dernier. A bout de souffle en terme de matière première singulièrement, un fait qui devrait nous alerter alors que de plus en plus de petites stations s'éteignent, faute de neige, comme nous l’apprenions il y a  quelques semaines pour la plus petite station de notre département à Notre-Dame-Du-Pré. Déficit excessif, clientèle plus élitiste, privatisation de l’eau sont autant d’alertes et de conséquences d’une politique en direction de la montagne peu ambitieuse qui assume de nier la réalité du changement climatique.

Si c’est évidemment tout un système qu’il nous faut faire évoluer pour nos stations, cette affaire révèle aussi qu’au sein de ce modèle certains demeurent ouvertement hors-la-loi. Des cas d’illégalité criant qui révèlent les défaillances de nos politiques de contrôle qui subissent les coupes budgétaires à longueur de décrets ; et ceci en mettant en danger les écosystèmes montagnards c'est-à-dire la santé de nos concitoyennes et concitoyens ainsi que l’accentuation des tensions autour de l'usage de l'eau. Nous sommes d'autant plus inquiets que Courchevel est déjà la troisième station épinglée par le média pour son utilisation abusive de la ressource en eau en direction de la fabrication de neige. Et ceci alors que c’est dans ces mêmes stations que devraient se dérouler les plus prestigieuses épreuves des JO 2030, première compétition internationale supposément “verte et durable”.

Ces révélations sont autant de nouveaux encouragements pour demander son avis à la population concernant la tenue de ces JO. Oui ou non souhaitons-nous supporter une compétition internationale dans nos Alpes au regard d’une situation budgétaire et d’une gestion environnementale désastreuse ?

Le souhaitons-nous au regard de la nécessaire bifurcation du modèle économique de nos stations :un impératif pour permettre un tissu économique qui fait véritablement vivre nos territoires avec des activités pérennes et respectueuses en montagne comme en vallée.

Bifurquons avant que cela déborde...